Ce que la traduction automatique médicale implique réellement, et pourquoi ce n’est jamais un simple copier-coller
La traduction automatique est souvent perçue comme une solution instantanée, rapide, automatisée et peu coûteuse.
Dans les contextes médicaux et réglementaires, cette perception est pourtant très éloignée de la réalité.

Lorsqu’elle est utilisée de manière responsable pour des contenus médicaux, la traduction automatique devient un processus hautement structuré, qui repose sur des choix d’experts, l’utilisation de plusieurs technologies, des phases de test rigoureuses et des contrôles stricts de qualité et de conformité.
Voici ce qui se passe réellement en coulisses.
Étape 1 : sélectionner la bonne technologie, et jamais un seul moteur
Il n’existe pas de moteur de traduction automatique universel capable de fonctionner efficacement pour tous les contenus médicaux, toutes les langues et tous les types de documents.
Pour chaque projet, nous évaluons notamment :
- la paire de langues et le marché cible
- le domaine médical et le niveau de risque
- les spécifités réglementaires du contenu
- les exigences de cohérence terminologique
- l’usage final (soumission réglementaire, étiquetage, interface logicielle, notice d’utilisation, etc.)
C’est pour cette raison que nous travaillons avec plusieurs technologies de traduction automatique et d’IA linguistique, plutôt que de nous appuyer sur une seule solution.
Chaque outil est testé et benchmarké sur de véritables contenus médicaux, et non sur des textes génériques.
Il est également essentiel de préciser que nous utilisons uniquement des technologies qui :
- sont conformes à la norme ISO 27001 en matière de sécurité de l’information
- fonctionnent sous licences premium
- n’utilisent pas les données clients pour entraîner leurs modèles
La protection des données et la confidentialité ne sont pas des options, elles constituent la base même du processus.
Étape 2 : tests et validation par des experts linguistiques médicaux
Avant toute intégration dans un environnement de production, chaque technologie est :
- testée sur des contenus médicaux représentatifs
- analysée par des experts du domaine
- évaluée selon des critères de qualité prédéfinis
Cette phase permet d’identifier:
- les types d’erreurs récurrents
- les faiblesses terminologiques
- les risques spécifiques à certaines langues
- l’adéquation ou non à un usage réglementaire
Seules les technologies validées à ce stade sont utilisées, et toujours dans des périmètres clairement définis.
Étape 3 : intégrer la technologie dans un environnement TMS contrôlé
Une fois la solution la plus performante sélectionnée, elle n’est jamais utilisée de manière isolée.
Elle est intégrée dans un système de gestion de traduction structuré (Phrase) afin de garantir :
- la traçabilité
- le contrôle des versions
- la préparation aux audits
- des flux de travail maîtrisés
À ce stade, nous :
- intégrons et alignons les mémoires de traduction du client
- connectons les glossaires validés et règles terminologiques
- configurons des contrôles qualité spécifiques au client et au produit
C’est ce qui permet d’assurer la cohérence avec les contenus existants et les attentes réglementaires.
Étape 4 : préparation pré-DTP pour éviter des erreurs critiques ultérieures
La traduction médicale ne commence pas uniquement avec le texte.
Avant toute traduction, les fichiers sont préparés afin de :
- préserver l’intégrité de la mise en page
- protéger les éléments non traduisibles
- éviter les problèmes de segmentation
- garantir la compatibilité avec les workflows DTP
Ignorer cette étape conduit fréquemment à des problèmes de mise en forme, des textes tronqués ou des risques de non-conformité qui n’apparaissent qu’au moment de la soumission réglementaire.
Étape 5 : relecture médicale humaine conforme à la norme ISO 18587
Lorsque la traduction automatique est utilisée pour des contenus médicaux, la post-édition ne peut pas être une simple relecture générique.
Nos workflows sont conçus conformément à la norme ISO 18587, la norme internationale dédiée à la post-édition de traduction automatique. Cela implique que :
- la post-édition est réalisée par des linguistes qualifiés ayant une expertise médicale
- les réviseurs sont spécifiquement formés à la post-édition, et pas uniquement à la traduction traditionnelle
- les critères de qualité sont clairement définis et documentés
- le niveau d’intervention est adapté à l’usage prévu et au niveau de risque réglementaire
La norme ISO 18587 garantit que le contenu final est :
- exact et complet
- adapté aux contextes cliniques et réglementaires
- conforme à la terminologie et au style approuvés
- sûr pour une utilisation en aval
La post-édition est donc un processus contrôlé et auditable, et non une simple correction rapide.
Pourquoi les normes ISO sont essentielles dans les workflows de traduction automatique
Entre la norme ISO 27001 pour la sécurité de l’information et la norme ISO 18587 pour la qualité de la post-édition, les workflows de traduction automatique peuvent répondre aux mêmes exigences que la traduction médicale traditionnelle.
Cette approche basée sur les normes apporte :
- une traçabilité complète pour les audits
- une clarification des rôles et responsabilités
- une assurance pour les équipes réglementaires et qualité
- un cadre de qualité défendable lorsque la traduction automatique est utilisée
La traduction automatique ne remplace pas les normes de qualité.
Elle doit s’inscrire dans ces normes.
Étape 6 : contrôles post-DTP et vérifications finales
Après la mise en page :
- des contrôles linguistiques finaux sont effectués
- le contenu est revu dans son contexte réel
- les contrôles qualité sont relancés afin de vérifier qu’aucune erreur n’a été introduite lors du DTP
Cette étape est indispensable pour les étiquettes, notices, emballages et interfaces logicielles, où des problèmes de mise en page peuvent avoir un impact direct sur la conformité.
Conclusion : la traduction automatique est un système, pas un raccourci
Dans les environnements réglementés, la traduction automatique n’est pas une alternative plus rapide à la traduction traditionnelle.
C’est un système structuré, qui ne crée de valeur que s’il est conçu, validé et contrôlé correctement.
Ce que reçoivent les clients n’est pas simplement de la « traduction automatique », mais un workflow maîtrisé, reposant sur :
- des technologies soigneusement sélectionnées et validées
- des environnements sécurisés conformes à l’ISO 27001, sous licences premium
- des processus TMS structurés avec traçabilité complète
- des post-éditeurs médicaux qualifiés travaillant selon l’ISO 18587
- des contrôles pré-DTP et post-DTP garantissant la conformité réglementaire
C’est la différence entre utiliser la traduction automatique comme un risque, ou comme un composant fiable et auditable d’une stratégie de localisation médicale.
Envie de savoir comment cela s’applique à vos contenus ?
Chaque produit médical, chaque paire de langues et chaque parcours réglementaire est différent.
Si vous souhaitez comprendre comment la traduction automatique pourrait être appliquée de manière sûre à votre cas spécifique, nous serons ravis de vous présenter nos workflows en détail et de discuter des options de validation.
Parce qu’en traduction médicale, ce que l’on ne voit pas est souvent ce qui compte le plus.